La norme IFRS S1 impose désormais la publication d’informations sur la durabilité au même titre que les informations financières classiques. Dès 2024, les entreprises cotées européennes doivent intégrer ces exigences dans leurs rapports annuels, sous peine de sanctions.
Cette évolution réglementaire bouleverse les pratiques comptables, en obligeant les sociétés à documenter l’impact environnemental et social de leurs activités de façon standardisée et vérifiable. Les services financiers doivent ajuster leurs processus internes et renforcer la fiabilité des données extra-financières communiquées aux investisseurs.
Plan de l'article
Les normes IFRS en 2025 : un nouveau cadre pour la transparence comptable
La normalisation comptable internationale prend une nouvelle dimension. L’IASB donne le ton, en imposant une série d’exigences inédites. La France, tout comme le reste de l’Europe, suit le mouvement : désormais, la transparence s’impose à tous les niveaux, la complexité s’invite dans les rouages, la responsabilité s’enracine dans les usages. La comptabilité ne se contente plus de recenser les flux financiers. Elle s’ouvre à la publication d’informations extra-financières, à l’analyse de l’empreinte environnementale, à la gestion des risques liés au climat. Les marchés attendent désormais des états financiers qui révèlent l’entreprise dans toute sa réalité.
La publication des états financiers prend ainsi un nouveau relief. La présentation des comptes s’étend : la performance se jauge aussi à l’aune des engagements ESG, de la gestion des ressources, des impacts sociaux. Les directions financières doivent assurer une collecte transversale, fiable et complète des données. Les commissaires aux comptes, eux, revisitent leurs méthodes de vérification.
Les normes IFRS sur la durabilité exigent de l’information structurée, comparable et contrôlable. Chaque maillon de la chaîne de valeur doit livrer ses preuves, chaque flux doit être examiné, du fournisseur au client final. L’adoption des normes IFRS transforme les pratiques, impose le dialogue avec tous les acteurs concernés et pousse à redéfinir la communication financière. La comptabilité, désormais, s’affiche au grand jour. Elle se justifie. Elle s’inscrit dans la réalité concrète de l’entreprise.
Quelles évolutions majeures et quels impacts sur la présentation des états financiers ?
La présentation des états financiers évolue profondément. Les nouvelles normes IFRS, portées par la France et l’Europe sous la houlette de l’IASB, instaurent des règles inédites. On assiste à une montée en puissance de la transparence, à une précision accrue, à une meilleure comparabilité : le reporting financier se hisse au rang d’outil stratégique, bien au-delà du simple exercice technique.
L’application des nouvelles normes ne s’arrête pas à la publication de résultats chiffrés. Le traitement comptable des contrats d’assurance se transforme, notamment avec IFRS 17 : chaque société doit exposer clairement ses engagements, mesurer ses risques, affiner ses évaluations. Les instruments financiers gagnent en clarté grâce à de nouvelles méthodes de classification et d’évaluation. Quant aux accords de financement fournisseurs, souvent relégués en notes annexes, ils prennent désormais place au cœur de la présentation des comptes.
Concrètement, plusieurs évolutions majeures s’imposent :
- Tableaux de flux de trésorerie enrichis et mieux structurés, offrant une lecture plus fidèle de l’activité réelle
- Intégration accrue des informations ESG dans les rapports annuels, pour répondre aux attentes des investisseurs
- Méthodes de présentation harmonisées, permettant une comparaison plus aisée entre entreprises
Cette nouvelle grammaire financière, dictée par la normalisation internationale, pousse les directions financières à devenir les chefs d’orchestre de la transparence. Elles doivent garantir la cohérence des données à travers toutes les filiales, tous les métiers, tous les territoires. Les états financiers se transforment alors en véritables leviers de dialogue et outils de pilotage, au service des entreprises, des investisseurs et des autorités de contrôle.
Comprendre et appliquer concrètement les nouvelles exigences : conseils pour les professionnels
La mise en œuvre des nouvelles normes IFRS va bien au-delà de la révision des états financiers. Elle implique une remise à plat des pratiques comptables, depuis la collecte jusqu’à la restitution des informations. Face à la diversité des textes, à leur complexité d’interprétation et à la fusion du reporting traditionnel et du reporting ESG, la tâche s’annonce ambitieuse.
Les directions financières sont désormais au centre d’un processus de conformité aux normes IFRS qui doit s’inscrire dans la durée. Anticiper devient un réflexe : l’évolution du financial reporting nécessite des outils performants, une veille technique de tous les instants, et une étroite collaboration avec les auditeurs. Dans ce contexte, la technologie s’impose comme un allié de poids. Automatiser les processus, consolider les données, recourir à l’analyse prédictive : autant de leviers pour répondre aux nouvelles attentes et libérer du temps pour l’analyse de fond.
Voici quelques leviers concrets à activer pour s’adapter efficacement :
- Procédez à des diagnostics réguliers des processus internes pour repérer les écarts et cibler les priorités d’amélioration.
- Misez sur la formation des équipes aux spécificités de la divulgation ESG et à la publication des informations financières selon les nouvelles règles.
- Associez les parties prenantes dès la préparation des comptes : cette concertation facilite l’audit et renforce la crédibilité des données produites.
Le recentrage sur la qualité de l’information, l’intégration des nouveaux critères et la maîtrise du calendrier de clôture deviennent des axes structurants. Ce virage réglementaire, loin d’être une simple contrainte, offre l’opportunité de mettre en lumière la transparence et la robustesse de la gouvernance financière. La comptabilité s’affirme, désormais, comme le miroir exigeant d’une entreprise responsable et engagée.
